Alors que le Conseil présidentiel de transition (CPT) haïtien appelle à une reprise du dialogue bilatéral et à une réouverture partielle de l’espace aérien, la République dominicaine maintient sa position ferme, invoquant des raisons sécuritaires.
Dans un communiqué publié ce lundi 31 mars, Fritz Alphonse Jean, président du CPT, a exprimé sa volonté de relancer les discussions avec les autorités dominicaines. Il a notamment proposé la reprise des travaux de la Commission mixte bilatérale, suspendue depuis plusieurs mois, ainsi qu’une levée partielle des restrictions aériennes, en particulier sur les liaisons entre Cap-Haïtien et les villes frontalières. Une telle mesure, selon lui, contribuerait à apaiser les tensions et à faciliter les échanges entre les deux nations.
Interpellé sur cette requête, le président dominicain Luis Abinader a catégoriquement écarté toute réouverture immédiate. Lors de son allocution hebdomadaire « La Semanal », il a justifié cette décision par la persistance de l’instabilité en Haïti, soulignant que les conditions sécuritaires ne permettaient pas un rétablissement du trafic aérien. « Nous prenons acte de ces déclarations, mais l’espace aérien restera fermé, y compris via Cap-Haïtien », a-t-il affirmé. Il a rappelé que cette mesure, instaurée en mars 2024 après des attaques armées visant l’aéroport de Port-au-Prince, demeurait nécessaire.
Le chef de l’État dominicain a également pointé du doigt la dégradation récente de la situation sécuritaire en Haïti, évoquant notamment les violences perpétrées par des groupes armés à Mirebalais (Centre). En réponse, son gouvernement envisagerait de nouvelles dispositions pour renforcer la protection de ses frontières.
Si Haïti mise sur la coopération pour rétablir la confiance, la République dominicaine conditionne toute reprise des échanges à une amélioration tangible de la sécurité. La proposition de dialogue sera examinée par le ministère dominicain des Affaires étrangères, mais aucune initiative concrète n’a pour l’heure été annoncée. Dans un contexte de méfiance persistante, la recherche d’un compromis semble compromise, laissant planer le risque d’une escalade des tensions.
Laurent Eugène
Infolive Haiti
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