Malgré l’euphorie nationale suscitée par la qualification historique des Grenadiers pour la Coupe du Monde 2026, la Fédération Haïtienne de Football (FHF) a annoncé hier la prolongation du mandat de son organe de gestion et de réforme jusqu’au 30 novembre 2026. Cette décision, prise en collaboration avec la FIFA et la CONCACAF, confirme que le retour à une gouvernance démocratique peine à s’établir, victime de la situation sécuritaire et institutionnelle du pays.
La FHF justifie ce report par la nécessité de finaliser les réformes structurelles entreprises. L’objectif initial d’adopter de nouveaux statuts et d’organiser des élections transparentes n’a pu être atteint en raison de « facteurs externes ». Le communiqué pointe explicitement la crise politique et sécuritaire comme l’obstacle majeur, rendant impossible l’achèvement des étapes menant à la normalisation. En d’autres termes, l’instabilité du pays dicte le calendrier du football, repoussant l’espoir d’un leadership élu.
Cette prolongation intervient dans un contexte sportif sans précédent. Le comité de réforme (ou de normalisation) peut se targuer d’avoir supervisé l’une des périodes les plus fructueuses du football haïtien. Le communiqué souligne des succès marquants : la première qualification de la sélection féminine senior pour la Coupe du Monde 2023 et surtout, l’exploit retentissant de la sélection masculine qui participera à la Coupe du Monde de la FIFA 2026.
Ces performances témoignent de l’engagement des acteurs malgré les contraintes, mais elles ne suffisent pas à masquer le déséquilibre entre l’excellence sur le terrain et la fragilité des structures administratives. La FHF, tout en saluant la « résilience collective », réaffirme sa détermination à mettre en œuvre le système de licences de clubs, un chantier essentiel pour garantir la transparence et le professionnalisme des entités du football national.
Face à cette nouvelle échéance, l’instance dirigeante lance un appel à « l’unité et à la coopération » de tous les acteurs du football. Alors que la communauté internationale aura les yeux rivés sur Haïti en vue du Mondial, la FHF cherche à consolider un environnement stable, indispensable pour que les succès sportifs aient un écho durable. Le mandat du comité s’achèvera donc seulement quelques mois avant le coup d’envoi du tournoi planétaire, laissant peu de marge de manœuvre pour le futur comité élu.
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